L'apparition des Espoirs de Coronthie, en mars 2010 au festival Babel Med à Marseille, est restée dans les mémoires. Venu de Guinée, le groupe avait proposé un set funky et bondissant, emmené par un balafon infatigable. Une découverte dans le paysage de la musique africaine. Le guitariste, Antoine Amigues, seul membre blanc du groupe, se souvient : «Le lendemain, on signait vingt-cinq dates pour l'été 2011.»
L'épisode suivant démarre ces jours-ci : le quatrième album du groupe, Fougou Fougou, est disponible et la tournée a démarré à Angers le 28 septembre. Entretemps, les musiciens s'étaient installés en France, entre Laval et Lyon. «Après dix mois de tournée, poursuit le guitariste, ils avaient droit à l'intermittence et pouvaient justifier d'une activité rémunérée.»
«Koté». Ils ont aujourd'hui des cartes de séjour au titre des «professions artistiques et culturelles», au prix de mille paperasses - le lot de tout demandeur d'un titre de séjour. «Même les Français se perdent dans les démarches administratives, alors vous imaginez des Africains !» lance Ali Sylla «Sanso», un des trois chanteurs.
L'aventure est née il y a plus de vingt ans à Coronthie, faubourg déshérité de Conakry, capitale de la république de Guinée. «Nous étions deux groupes dans le quartier, les Eperons et les Ambassadeurs. Quand ces derniers ont perdu leur chanteur, nous avons fusionné, explique Boubacar Camara «Mangu