«Ce que recouvre l'adjectif "coctalien"? Je ne sais pas. Tout. Rien», balaie Pierre Bergé d'un geste de la main. A quelques jours des 50 ans de la mort de Jean Cocteau, l'homme d'affaires (1), titulaire du droit moral du poète, orchestre depuis son bureau de la fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent, à Paris, la grande parade des hommages.
A l'image de ce funambule, cinéaste, dessinateur, homme de théâtre et du monde, il y en a tous azimuts. Bobine restaurée ou film hommage, expositions, conférences, lectures, parution d'inédits, de critiques, collection de mobilier (lire encadré). Et, pour couronner le tout, la sortie du huitième et dernier tome du Passé défini, le journal que Jean Cocteau tint de 1951 à sa mort, en 1963, qui recense ses dernières années, sorte de purgatoire plein d'amertume où l'on ne compte plus les banderilles plantées par la presse et les gossips (au hasard : le «Fumée sans feu» du Figaro pour saluer la sortie de son dernier livre, Requiem (1962), ou encore «Jean Cocteau ne regarde pas les peintures de Bernard Buffet, mais l'objectif des photographes» lors d'un vernissage).
C'est l'heure des bilans, des souvenirs. «Tout le monde se mobilise», commente Bergé. C'est qu'il n'est pas simple de rassembler cet héritage éclaté. L'histoire n'est jamais tendre avec les touche-à-tout, fussent-ils de génie, et n'en garde pas toujours le meilleur. Dites «Cocteau» aujourd'hui, et aussi