SPECIAL FIAC. Le choix de Vincent Honoré, directeur de la David Roberts Art Foundation (Londres) : «L'œuvre du Canadien Rodney Graham se nourrit de références au cinéma, à la musique (il a joué avec Jeff Wall dans un groupe punk à la fin des années 70, il jouait encore la semaine dernière à Londres avec Kim Gordon de Sonic Youth) et à la littérature. Il est connu pour ses grandes images cinématographiques montées dans des caissons lumineux, mais c'est sans doute sa série d'arbres renversés qui exprime le mieux un sentiment de solitude, de déracinement et de dédoublement souvent au cœur de la littérature américaine contemporaine.»
«Walls and Bridges», les murs et les ponts, vient d'une phrase d'Isaac Newton, le grand homme à la pomme : «Nous construisons trop de murs et pas assez de ponts.» Elle figure en exergue de ce festival culturel franco-new-yorkais dont la cinquième «saison» - comme dans les feuilletons américains - s'est achevée dimanche. Elle boucle a priori un cycle entamé en 2011, faute de crédits du producteur principal, le ministère français de la Culture - comme il arrive à certains feuilletons américains. Son budget était de 500 000 euros. Ce festival avait été lancé par le défunt Conseil de la création artistique, présidé par Marin Karmitz : son péché originel est d'être, quoique bien à gauche, un produit de l'ère Sarkozy. Sa nature volontairement expérimentale n'est sans doute pas faite pour rassurer les bureaucrates