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L’envers du dico 2/2 Quoi de neuf cette année dans le vocabulaire des Européens ? Entre cocopro et phablet, la crise et le numérique font valser les lexiques d’Est en Ouest.
publié le 29 octobre 2013 à 18h06

D'aquoibonisme à accrochage, de cougar à gnagnagna, en passant par vivre-ensemble et zguègue, trois centaines de néologismes ont rejoint cette année le corpus des 60 000 mots et locutions publiés par le Petit Larousse, le Petit Robert et autres dictionnaires populaires de la langue française. Si quelques-uns font jaser, ce ne sont pourtant ni les plus inventifs qui sont accueillis, ni les plus poétiques, ni les plus utiles pour briller en société, mais ceux estimés par chaque maison comme les plus fréquents et les mieux installés dans le langage courant (lire Libération d'hier). Le cortège serré des élus à l'entrée dans ces dicos grand public ouvre donc, à sa façon, une vue sur l'évolution de la société. Alors, qu'en est-il chez nos voisins de l'Union européenne avec lesquels on partage tant de choses, hors la langue ? Leurs dicos sont-ils plus perméables à l'innovation lexicale ?

«En France, la résistance au néologisme est inculquée dès l'école, relève Jean-François Sablayrolles, professeur à l'université Paris-XIII et directeur de recherche au laboratoire Lexique dictionnaire et informatique. Un mot qui n'est pas dans le dictionnaire "n'existe pas", dit-on aux élèves - ce qui est faux puisque les néologismes circulent généralement des années avant d'entrer dans la nomenclature.» Une rigidité qu'à l'évidence ignorent certains pays européens comme la Suède. En 2012, le conseil de la langue a adoubé le verbe zlatanera, insp