Depuis 1962, alors qu'il est déjà célébré comme champion de l'art brut, Dubuffet (1901-1985) travaille sur son cycle «l'Hourloupe», jeu d'assonances dans lequel on peut trouver «entourloupe», le «Riquet à la houppe» de Perrault et toutes les associations qu'on veut. Mais aussi le Horla, cette nouvelle de Maupassant sur un homme rendu fou par un esprit. L'allusion n'est pas innocente, puisque Sophie Webel, directrice de la Fondation Dubuffet, résume ce travail par un désir de montrer «une continuité entre le monde perçu et une réalité autre». D'où le sous-titre donné à Coucou Bazar à Manhattan : le Bal des leurres.
Porté de l'abstraction vers la figuration, l'artiste a ouvert cette période pleine de contradictions avec des dessins griffonnés au stylo-bille à quatre couleurs (ses trois couleurs fétiches, plus le vert au début). L'acmé en sera Coucou Bazar et une gigantesque sculpture de 1 600 m2, la Closerie Falbala. Il emploie des assistants dans de grands ateliers, à la Cartoucherie de Vincennes et à Périgny-sur-Yerres (Val-de-Marne), «une démarche alors très inhabituelle qui a pu lui être reprochée», comme le souligne Sophie Duplaix.
Il a lui-même créé sa fondation, en 1973 à Périgny, pour protéger ces œuvres et permettre la mise en route d'autres projets qu'il n'aurait pu mener à bien sans cela. Elle a ainsi réalisé les sculptures de l'hôpital Robert-Debré, du Mac/Val ou celle posée devant le Petit Pal