Irma Boom a un nom d'héroïne de pulp fictions, ces romans de gare populaires aux Etats-Unis. Mais les livres que conçoit la graphiste néerlandaise, née en 1960 à Lochem, n'ont rien de tirages bon marché ou de maquettes à la va-vite. A l'Institut néerlandais de Paris (dont la fermeture définitive est prévue à la fin de l'année), elle présente des ouvrages qu'elle fabrique, définissant ainsi son rôle dans les panneaux de l'exposition : «Concevoir un livre, c'est être le rédacteur et le metteur en scène du texte et de l'iconographie.» Alors que l'édition vit un âge difficile, que les Cassandre annoncent le règne du tout numérique, la graphiste refuse de voir dans cette «concurrence inédite» une «menace», mais plutôt une incitation «à explorer plus en avant et en profondeur les propriétés spécifiques de l'objet imprimé».
Célébration. D'où la multiplicité des formats ou types de papier qui s'accrochent sur les murs de l'Institut néerlandais. D'où l'arc-en-ciel de jaquettes montrant les allers-retours entre mode, architecture ou photographie. Cette célébration du livre contemporain se lit en écho avec de vieux ouvrages exposés, représentant notamment des gravures de deux hommes de la Renaissance, Dürer ou le scientifique Origanus. Et la diversité du format livresque de s'afficher dans Boom : l'architecture du livre, le catalogue, imprimé soit en format XXL soit sur une miniature de quelques