Toujours attentif aux dires que tiennent les politiques sur la culture, j'ai lu avec intérêt les propos tenus par Mme Kosciusko-Morizet, candidate à la mairie de Paris qui s'exprimait récemment dans un hebdomadaire (1). Cette dernière affirme entre autres que Paris, qui ne fascine ni n'étonne plus, est un lieu où la création a disparu, entraînant la désertion d'un grand nombre d'artistes vers d'autres villes, Berlin entre autres.
On reste pantois devant de telles affirmations. Madame Kosciusko-Morizet sort-elle à Paris ? Si oui, comment le foisonnement de création qui jaillit quotidiennement dans la plupart des théâtres de la ville a-t-il pu lui échapper ? Comment ne s'est-elle pas aperçue que les plus grands artistes étrangers, auteurs, scénographes, metteurs en scène ou musiciens accourent chaque année sur les scènes de la capitale ? Mais peut-être ignore-t-elle qui est Pippo Delbono, Emma Dante, Angélica Liddell, l'Argentin Claudio Tolcachir, les Russes Semianyki, le Polonais Krzysztof Warlikowski, Rodriguo Garcia, dont elle aurait pu, faute de mieux, apercevoir les quatre cents CRS qui protégeaient chaque soir sa création au Théâtre du Rond-Point des hurlements hystériques du mouvement néofasciste Civitas, soutenu à l'époque par plus de 49 députés UMP… Sans compter la magnifique Dada Massilo, chorégraphe sud-africaine venue danser un Swan Lake triomphal à Paris rendant hommage aux victimes du sida, artiste dont le seul rêve est de revenir à Paris, jusq