Le musée de Cleveland (Ohio), un des plus importants des Etats-Unis, est au cœur d’une dramaturgie, dont les répercussions vont être ressenties jusqu’en Europe. Au moment où il doit inaugurer sa nouvelle aile asiatique, dernière étape d’un programme d’extension de huit années qui lui a coûté 300 millions d’euros, le musée perd son directeur.
Le 21 octobre, David Franklin a démissionné pour avoir menti à son conseil d’administration, à propos d’une liaison nouée avec une employée du musée. Cette musicienne de 34 ans a été retrouvée pendue chez elle fin avril, par son amant. Alors que la famille réclame la réouverture de l’enquête en lui reprochant ses dissimulations, les autorités s’en tiennent au constat d’un suicide. Et le musée, accusé d’avoir voulu étouffer l’affaire, se retrouve lui-même dans l’embarras.
Croix volées. Malgré sa démission, David Franklin s'est vu confier un poste de conseiller pour assurer l'intérim, ainsi que le soin de mener à bien une méga-exposition prévue dans un an sur la Renaissance florentine. Mais trois semaines plus tard, sous pression, le Cleveland Museum of Art a été contraint d'annoncer qu'il coupait «tout lien» avec l'intéressé. L'exposition est annulée, seconde étape à Dallas comprise. Venant du Musée des beaux-arts du Canada, à Ottawa, David Franklin s'était vu proposer en 2010 un salaire mensuel de 25 000 euros pour relancer le musée, qui doit fêter son centième anniversaire en 2016. En quatre