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Libération
Interview

«James Gray m’a amené au musée»

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Rencontre avec James Gray et son chef opérateur, Darius Khondji, deux esthètes complices.
publié le 26 novembre 2013 à 21h56

Si The Immigrant, cinquième long métrage de l'Américain James Gray, nous arrive aujourd'hui auréolé d'un accueil mitigé reçu en mai au Festival de Cannes, il y a au moins une vertu sur laquelle tout le monde s'accorde : sa magnifique photographie. Des plans poudrés, des couleurs saturées, des tableaux léchés qui donnent au projet une ampleur grandiose, signés du Franco-Iranien Darius Khondji (Amour, Minuit à Paris), qui travaillait là pour la première fois avec James Gray sur un film. Des mois plus tard, dans ce hall d'hôtel parisien, leur complicité est manifeste, nourrie de références à l'opéra, à l'histoire de l'art. Les faire se réunir était tenter de répondre à la question suivante : comment, malgré des contraintes budgétaires redoutables (1), ont-ils conservé une ambition picturale débordante ?

Pourquoi avoir demandé à Darius Khondji de travailler sur ce film?

James Gray: Cela tient en deux mots : Darius Khondji. (Rires) J'aimais son travail depuis longtemps, depuis Delicatessen et Seven. Je pensais qu'on aurait une connivence artistique. Ce que je recherche pour un film, ce n'est pas quelqu'un qui fasse exactement ce que je lui demande, ce n'est pas intéressant, mais quelqu'un qui a du goût, qui apportera quelque chose en plus. Ce que je ne savais pas, et qui m'a intimidé, c'est combien il est sympathique.

Parce que vous aviez des scrupules à le tyranniser ?

J.G.: Moi ? Mais je ne tyrannise personne ! (Rires)