Cet article d'actualité-fiction a été publié dans notre édition spéciale «Libération en 2053», à l'occasion des 40 ans du journal.
Née en 1985, la designer Nelly ben Hayoun s'est vite tournée vers le futur et le design de fiction. Les créateurs d'alors dessinaient encore majoritairement des chaises, mais Nelly ben Hayoun, aussi chercheuse en géographie, a préféré la spéculation pour «challenger la communauté scientifique». A Londres, elle a enseigné au Royal College of Art, aujourd'hui si poussiéreux, à l'Architectural Association, et travaillé avec la Nasa et le SETI Institute. Elle dirige désormais une communauté de design, les Créatifs, école subversive.
Quelle est l’orientation de votre école de design ?
Après toutes les catastrophes, la disparition des systèmes financiers, des ressources naturelles, l’agenda central de la planète est une course à la reconstruction, pour redevenir ultraproductifs. Mais tout le monde est trop spécialisé. Il n’y a plus de révolte. Mon «école» est une communauté mobile, qui forme des résistants, qui travaillent partout et partagent leurs créations en réseaux. Parasites, «Créatifs» critiques par rapport aux scientifiques, ils se cachent pour être plus puissants.
Sur quel sujet travaillent-ils ?
Un des cours est consacré au design pare-feu, pour apprendre à protéger nos libertés individuelles. On scanne nos cerveaux, toutes nos données biologiques et affectives sont accessibles à tous, partout. Il faut créer des parades. Le trans