Ceux qui, il y a quelques années, avaient annoncé la fin du Festival de Cannes doivent être déçus car, en ce chaud mois de novembre, on a pu assister à une 106e édition éblouissante, à l'occasion du dixième anniversaire de l'installation du Festival à Dubaï. Une décennie, déjà, que le Dubai International Film Festival (DIFF) a «absorbé» celui de Cannes, moribond, en faillite et déserté à la fois par les «professionnels de la profession» (pour reprendre une expression chère à Jean-Luc Godard, qui avait reçu la palme d'or en 2019 avec Vivre + mourir, son dernier film) et un public désenchanté par une programmation devenue, au fil des ans, de plus en plus désolante.
Conquis d'avance. Après des travaux pharaoniques, le nouveau quartier Cannes-la Croisette, dans le sud-ouest de la ville, qui longe le golfe Arabique (anciennement Persique), avait été inauguré lors de l'édition 2044, avec une reconstitution minutieuse, à l'identique, de la Croisette, de ses palaces (un Carlton plus vrai que l'original), ses bars, ses boutiques de luxe et ses plages mythiques. Le Palais des festivals est la réplique exacte de celui qui fut construit en 1949 et détruit en 1990.
Cette année, le Festival rend hommage à Quentin Tarantino, grabataire depuis sa terrible chute sur le tournage de Kill Bill 5. Le jury, coprésidé par Anthony Chen et Vimukthi Jayasundara, se relaie à ch