Ce n’est pas un sentiment le sentiment sadique, c’est une pulsion. Comme une flamme dans la gorge. Quand ça s’allume, que ça commence à prendre, je la sens qui brûle. Ça rougeoie à l’intérieur de mon cou. Et je sais ce que ça veut dire. Si je laisse palpiter, je sais que bientôt je ne pourrai plus m’en débarrasser, l’éteindre. Ça va se mettre à flamber, ce sera l’engrenage, l’escalade, la foudre. Je vois les yeux de la personne en face de moi, écarquillés, ou paupières baissées, il y a différentes techniques, je peux lui faire mal, elle le sait. Avec les yeux elle me dit qu’elle le sait. Je la vois prendre son petit air de victime résignée. Comme aux échecs je ne peux que prendre le rôle d’en face, il n’y a que deux joueurs possibles, si elle prend les blancs je suis obligée de prendre les noirs. Je peux aussi ne pas jouer. La flamme commence à réchauffer ma gorge, comme de l’alcool. Vu les regards que je lance, les yeux de la personne s’attendent à ce que je prenne les noirs. La flamme monte, mais elle n’est pas encore à son maximum. Si je ne me réfrène pas, elle peut y aller. C’est dur à contrôler. C’est une chaleur de courte durée, intense, forte, c’est carnassier, comme mordre et regretter après. Ça ne fait pas de bien. J’en veux à la personne de provoquer en moi ce truc auquel je ne sais si je vais pouvoir résister.
Ça commence sérieusement à me brûler la gorge. Et ses yeux s’arrondissent avec fixité. Ils ne savent pas comment le coup va tomber sous quelle forme, avec qu