Dans son ouvrage intitulé Dans le blanc des yeux, le sociologue Maxime Cervulle, maître de conférences en sciences de l'information et de la communication à l'université Paris-8-Vincennes, ainsi qu'au Centre d'études sur les médias, les technologies et l'internationalisation, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), interroge la notion de «blanchité».
Depuis quelques mois, cette question agite la sphère sociale française, d’injures publiques en tribunes médiatiques, parfois nauséabondes. C’est pourquoi il convient d’étudier le champ théorique qui entoure la «blanchité», tout comme sa représentation sur les écrans.
C'est aussi le sujet d'un article de Maxime Cervulle dans un autre livre, De quelle couleur sont les Blancs ?, un ouvrage collectif cette fois-ci, sous la direction de Sylvie Laurent et Thierry Leclère.
Comment percevez-vous les événements récents liés aux injures racistes visant Christiane Taubira ?
Je suis frappé par le fait que lorsque les médias s’emparent d’une polémique liée au racisme, on assiste souvent à une forme d’individualisation de la question. Au-delà de l’affaire autour de la couverture de Minute et des slogans racistes de certains (jeunes) membres de la Manif pour tous, la question est toujours de savoir si Untel est raciste ou non – de Eric Zemmour ou John Galliano. Mais il ne faut pas tomber dans le piège essentialiste. La question est plutôt celle des processus par lesquels le racisme se trouve autorisé, habilité… La question est celle des moyens politiques que l’on conçoit et met en œuvre pour mettre fin aux inégalités racistes, au