La nouvelle, fin juillet, a provoqué quelques frémissements, d'excitation ou d'horreur, dans le petit monde littéraire britannique. The Kill, de Richard House, un pavé de plus de mille pages, a été sélectionné parmi 13 finalistes, sur 151 prétendants, pour le prestigieux Man Booker Prize, l'équivalent du Goncourt. Or The Kill, une saga qui suit les aventures d'une poignée de civils étrangers employés pour de courtes périodes et très bien rémunérés dans un Irak post-guerre, est né sur Internet. La première des quatre parties a même été distribuée gratuitement sur Twitter et Facebook, avant que la suite ne soit payante, sur support numérique. The Kill - qui n'a pas remporté le Booker Prize, décerné à un roman plus classique, The Luminaries, d'Eleanor Catton - représente l'archétype d'un nouveau genre d'ebook qui se fraye un chemin au cœur de l'édition numérique, en plein essor au Royaume-Uni.
Les enhanced ebooks, autrement dit des ebooks améliorés, sont agrémentés de petits films, d'éléments audio, interactifs - dans The Kill, le lecteur peut ainsi écouter les messages laissés par la mère de l'un des héros sur son répondeur. Le lecteur peut aussi choisir de lire chronologiquement ou par personnage : le livre s'adapte. Du coup, l'impression est troublante. Le lecteur est-il toujours un simple lecteur ou se retrouve-t-il acteur du livre ? La frontière avec un jeu vidéo interactif est mince. Pourtant, pour l'écrivain Robert McF