Cette semaine aurait dû être l'occasion de fêter un nouveau directeur au Musée national d'art moderne (MNAM) à Pompidou. Las, jeudi, le président du centre, Alain Seban, a été convoqué par la ministre de la Culture. Elle «a trouvé inadmissible» la procédure ouverte à Beaubourg pour faire partir brutalement Catherine Grenier, nous a fait savoir un proche. Au sortir de la rencontre, cette mesure n'était plus d'actualité. Candidate malheureuse à la direction du MNAM, Catherine Grenier avait reçu le 10 décembre notification de son départ. Directrice adjointe du musée depuis 2009, elle était censée retourner au ministère. L'administration ne s'est pas embarrassée de formes : moins d'un mois après la nomination de son rival, Catherine Grenier a été priée de plier bagage en deux semaines. Démarche difficilement pardonnable par la ministre, si, comme le dit son entourage, elle n'a pas été consultée. Nul point de chute n'avait été ménagé à l'intéressée.
La révélation du dérapage par le Monde a mis le feu aux poudres. Ancien du cabinet ministériel de Donnedieu de Vabres, qui avait déjà échoué à prendre la tête du Centre d'art contemporain au Palais de Tokyo, Catherine Grenier sort meurtrie de l'affaire. Elle avait uni in extremis sa candidature à celle de Laurent Le Bon, directeur de Pompidou-Metz, au moment où les postulants étrangers se retiraient. Ce coup de force, rendu avec éclat dans un entretien au Monde, a été mal vu, tant au centre qu'au ministère. D