La «guerre littéraire» a commencé mardi à 16 h 30, à la minute même où Hollande entamait sa conférence de presse. Mais cette guerre-là fait rage au Collège de France : elle est le thème du cours annuel d'Antoine Compagnon, événement culturel grand public (et gratuit) puisque chaque leçon du détenteur de la chaire de littérature moderne et contemporaine draine désormais des centaines de personnes, qu'elle est podcastée par des milliers et que, de surcroît, le prof vient d'acquérir, avec le carton de son livre sur Montaigne, un quasi-statut de star (Libération du 4 septembre). Soulignons-le d'emblée : Compagnon n'est pas le seul à drainer les foules vers la rue des Ecoles (Paris Ve) ; quelques autres, en particulier Thomas Römer et ses cours sur les milieux bibliques, font aussi de belles audiences.
Séduction. Mardi, donc, le grand amphithéâtre Marguerite-de-Navarre a affiché complet une heure avant le début des hostilités, les retardataires garnissant plusieurs amphis voisins avec retransmission vidéo. Guerre et littérature, beau sujet, et même double sujet puisqu'Antoine Compagnon a décidé de le traiter sous deux angles : la guerre dans les lettres et les écrivains à la guerre. C'est bien sûr le centenaire de la Première Guerre mondiale qui sera tendu en toile de fond de ce cours hebdomadaire