S'il devait avoir un animal totem, comme les personnages de Scalped, Jason Aaron serait évidemment un grizzly. Colosse de près de 2 mètres pour une bonne centaine de kilos, le scénariste de 41 ans revient d'Angoulême, où Scalped était en compétition. Sa barbe imposante lui dévore le ventre, mais laisse apparaître un sourire : toute l'équipe du comics (lui, son dessinateur R.M. Guera et l'artiste en charge des couvertures, Jock) s'est retrouvée pour la première fois à l'occasion du Festival international de la bande dessinée.
C’est fou de se dire que vous n’aviez jamais été réunis tous les trois… Ce n’était pas trop compliqué pour bosser ?
C’est vrai que ça peut paraître bizarre. Je viens de l’Alabama, Guera est un Serbe installé à Barcelone, Jock est Ecossais et vit en Angleterre, et c’est en France qu’on s’est enfin retrouvés pour un bouquin qui parle du Dakota du Sud… Ce n’était que la cinquième fois que je voyais Guera, alors qu’on a fait 1200 pages ensemble… Mais on a beaucoup échangé sur Skype, on s’est envoyé des tonnes de mails. Et le déclic est arrivé très vite. C’est super de bosser avec un casting aussi divers. C’est important d’assumer d’où on vient. Je suis du sud des Etats-Unis, où il existe une importante tradition littéraire, cet héritage est très enraciné en moi et, j’espère, se retrouve dans mon écriture. Le comics n’a pas uniquement besoin d’auteurs de New York ou de Portland, il faut des voix qui viennent de partout.
Qu’est-ce qui était au cœur de Scalped ? Votre envie première ?
Je ne suis pas du genre à mettre en place une intrigue hypertordue. Ma force, ce sont les personnages, tout part d’eux. Mais c’est le décor