Vous n’avez pas fini d’entendre parler de Jean Jaurès cette année : celui qui fut un des plus grands hommes politiques français, dont le nom rassemble encore toute la gauche et bien au-delà (1), a été assassiné le 31 juillet 1914. Le centenaire de sa mort, cet été, va le ressusciter comme jamais. Alors autant plonger tout de suite dans sa vie grâce à l’exposition que lui consacrent les Archives nationales, d’autant qu’elle est fort bien faite.
Jaurès, légende et martyr : c’est le point de départ d’un parcours d’une ou deux heures - selon sa curiosité et son appétit de connaissance - qui permet de retrouver l’homme au milieu d’une forêt de 200 documents joliment mis en scène, dont certains inédits : photos, caricatures, actes d’état civil, tableaux, lettres, journaux, livres, discours et même deux courts extraits de films, les seuls qui ont capté Jaurès live (à Paris en 1910 et à Berlin en 1912). Ne manque que la voix du grand tribun, mais il se trouve qu’elle n’a jamais été enregistrée, hélas.
Illuminé. Dans Au-dessus de la mêlée, l'écrivain Romain Rolland a présenté Jaurès en peu de mots : «Un modèle, presque unique dans les temps modernes, d'un grand orateur politique qui est, en même temps, un grand penseur, joignant une vaste culture à une observation pénétrante et la hauteur morale à l'énergie de l'action.» Son dernier combat fut contre la guerre qui s'annonçait. Un illuminé l'abattit de deux coups de revolver à 21 h