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interview

«Au moins, on finit de façon digne et sereine»

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Lewis Trondheim détaille la genèse de cette BD au long cours.
publié le 8 avril 2014 à 18h06

Lewis Trondheim, l'un des deux coauteurs de la série Donjon avec Joann Sfar, revient sur cette expérience unique mais inachevée.

Donjon, est-ce définitivement terminé ?

Joann Sfar travaillant de plus en plus dans l'audiovisuel, nous avions moins le temps de nous voir. Il devenait donc important, par respect pour nos lecteurs, et aussi par respect pour nos personnages, de ne pas les laisser en plan. Rien ne dit que nous ne ferons plus de Donjon, mais au moins, nous finissons la grande histoire de façon digne et sereine. Et, surtout, éviter d'être trop vieux quand on s'y remettrait, et de fournir une «georgelucasserie» [de Georges Lucas, ndlr] bien pourrie.

Symbole de votre capacité à tous les deux à produire vite et bien, est-ce que vous n’avez pas ressenti à un moment une forme d’essoufflement ? On a le sentiment que c’est Joann Sfar qui a un peu lâché le projet…

Il y aurait eu essoufflement si, en nous réunissant, nous n’étions pas parvenus à écrire de bons récits, ou à ne pas en écrire du tout. Ce qui n’a pas été le cas, malgré ma grande humilité. Donc, effectivement, c’est plutôt Joann qui a eu d’autres aspirations. Mais je ne lui en veux pas du tout. La liberté qu’on a en tant qu’auteur est trop précieuse pour se sentir obligé de faire des choses qui présentent moins d’excitation créatrice.

Est-ce pour cela que vous vous êtes lancés dans une série du même type, seul cette fois-ci, Ralph Azham ?

Pas tout à fait. Joann ne travaillait plus sur Donjon mais avait commencé une nouvelle série d'heroic fantasy seul, l' Ancien Temps. A partir de là, je me suis dit que moi aussi je pouvais très bien faire quelque chose seul dans ce domaine. J'ai toujours beaucoup aimé les mondes de fantasy, j'avais lu plusieurs fois le Seigneur des anneaux et je sentais q