Il y a cette bouche qui fit tant parler, cette voix éthérée, ce succès trop rapide. Voilà deux ans, à la parution de son premier album, qui ne s'est pas moqué de Lana Del Rey ? Son nom et son physique évoquaient trop David Lynch, trop Mulholland Drive, pour la rendre vraiment sympathique. D'où venait-elle ? Etait-elle vraiment réelle ?
Les mois ont passé, la raillerie aussi. Ses chansons sont restées. Alors qu'elle s'apprête à sortir son deuxième disque, Ultraviolence, nous sommes allés à sa rencontre à Los Angeles. Dans ses nouveaux morceaux que nous avons pu écouter en exclusivité avec elle, il y a une force et une fragilité plus rock, légèrement plus dark. Au fil d'une journée dans une villa de cinéma, sur les collines de L. A., elle a posé pour nous, et répondu à nos questions comme une star de Hollywood l'aurait fait. Avec autant de timidité que d'ambition.
A l’autre bout du spectre, géographique et culturel, se dresse la volcanique Joumana Haddad, une essayiste et journaliste libanaise. Le Festival de Cannes approchant, elle se remémore la fantastique permissivité des films arabes des années 70 et 80, quand les actrices et acteurs beyrouthins ou cairotes émoustillaient les jeunes filles du Proche-Orient. Pour en arriver où ? A un rigorisme 2014 pire que jamais, raconte-t-elle avec un bel énervement, mais non sans humour.
Ailleurs dans ce numéro, l’écrivain Simon Liberati narre ses pérégrinations tokyoïtes en compagnie de la comédienne et cinéaste Eva Ion