Le lieu est discret, au fond d'une cour de la rue Molière, à Paris (Ier). On sonne et nous voilà dans le Temple Noble Art, «club de boxe chic et mixte» ouvert il y a une quinzaine de jours ; 320 mètres carrés où l'on déambule entre un ring, des sacs de frappe, une mezzanine, un bar, un sauna… Au sous-sol, dans les vestiaires, chaque casier est baptisé du nom d'un puncheur célèbre : Marcel Cerdan, Oscar De La Hoya, Amir Khan, Sugar Ray Robinson… Ça ne sent pas la bonne vieille sueur mais, dixit le communiqué de presse, une fragrance de «Bay Rum, lotion d'origine caribéenne que s'appliquaient […] les boxeurs américains dans les années 60».
Un morceau de Marianne Faithfull retentit quand deux hommes reviennent de leur entraînement et enfilent des costumes bien coupés. Ce n'est pas un club de boxe comme les autres mais le premier établissement français dédié au «white collar boxing». Littéralement «la boxe en col blanc», sous-mouvement sportif et culturel apparu au milieu des années 90, à New York, quand des employés de Wall Street ont délaissé leurs salles de fitness robotisées pour s'essayer au combat. La vogue a pris au Royaume-Uni, où des clubs et événements se sont montés, à l'image du Boodles Boxing Ball où s'affrontent les rejetons de la high society britannique (lire Next n° 56).
«S'encanaille