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Libération
Critique

Arto Lindsay tel qu’en lui-même

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Arty . Showcase surprise de l’Américain, ce lundi à Paris, à la faveur d’un double CD sorti fin mai.
publié le 8 juin 2014 à 18h06

Son ADN porte autant de cellules punk que d'enzymes tropicalistes. L'Américain Arto Lindsay, musicien «culte» de la scène alternative new-yorkaise autant que producteur périphérique, connaît bien le Brésil, où sa collaboration en 1989 avec Caetano Veloso, sur Estrangeiro, lui a ouvert les portes de la reconnaissance de ses pairs sud-américains.

Raffinement et minimalisme sont sa signature, avec ce fil créatif en subtil équilibre entre le son new-yorkais et la musique brésilienne, qui sous-tend sa discographie. Cela s’entend à sa manière très personnelle de dompter les outrances de la samba, d’en décaler les lignes dans sa pop bilingue electro-arty aux arrangements fourmillants de détails, voire dans son art d’étirer la langueur bossa-nova.

Nonchalance. Sans oublier le volet expérimental de ses attaches à l'underground de la scène downtown, où ses amis s'appellent John Zorn, Marc Ribot ou encore John Lurie - avec qui Arto Lindsay fondait les Lounge Lizards à la fin des années 70. Créé à la même époque et adoubé par Brian Eno, son groupe DNA fait figure de pionnier de la No Wave.

Comme une carte d'identité de cette dualité fondue, le double CD Encyclopedia of Arto, sorti fin mai, reflète ces deux enracinements. Un volume 1 agrège les titres de ses albums de 1996 à 2004, soit O Corpo Sutil, Mundo Civilizado, Prize, Invoke ou Salt, paru en 2004, avec le titre Personagem au gimmick de guitare irrésist