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Libération
Critique

Les effets de sens d’«Azimut»

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Théâtre . Au Rond-Point, Aurélien Bory met en scène avec virtuosité le Groupe acrobatique de Tanger.
publié le 8 juin 2014 à 18h06

Peut-être vaudrait-il mieux éviter de le crier sur tous les toits, de crainte qu’il ne finisse par attraper un jour la grosse tête - ce qui serait bien dommage -, mais Aurélien Bory est un artiste formidablement doué qui surprend et émeut à presque chacun de ses spectacles. Le grand public a pourtant peu de raison d’identifier ce grand garçon au crâne dégarni et au sourire pondéré ; homme de l’ombre qui prend tout au plus la peine de venir se présenter sur scène, au moment du salut final, au côté de celles et ceux qu’il dirige au gré des projets hybrides qui, depuis dix ans maintenant, forgent sa renommée. C’est ainsi le cas, ces jours-ci à Paris, au Théâtre du Rond-Point où, après une heure de haute (en)volée, on l’aperçoit au côté de la dizaine de membres du Groupe acrobatique de Tanger - et des deux musiciens traditionnels qui complètent la fine équipe.

Dix ans après Taoub, joué plus de 300 fois à travers le monde, Azimut, spectacle créé en septembre 2013 à Aix-en-Provence, est la seconde collaboration entre le metteur en scène natif de Colmar et établi à Toulouse (où il a fondé en 2000 la Compagnie 111), et la troupe marocaine. Dans les pyramides humaines de cette dernière, le premier voit «une façon de se rapprocher du ciel». De même, il associe ses sauts au «tracé d'un cercle», l'ensemble renvoyant selon lui «aux origines spirituelles liées à Sidi Ahmed Ou Moussa, un sage soufi du XVe siècle». Et Bory d'extrapole