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Libération
Interview

Katie Mitchell : «Bach me procure l’optimisme dont j’ai besoin»

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La Britannique signe sa troisième mise en scène aixoise avec «Trauernacht» :
Katie Mitchell, récidiviste. (Photo Stephen Cummiskey)
publié le 19 juin 2014 à 18h06

La metteuse en scène britannique Katie Mitchell, 49 ans, est bien connue des festivaliers, puisque Trauernacht est sa troisième production aixoise, après Written on Skin (2012) et The House Taken Over (2013). Entretien réalisé début mai, au tout début du processus créatif.

Comment s’organise l’espace de Trauernacht ?

L'œuvre examine la façon dont les vivants et les mourants affrontent la mort, en particulier la façon dont les liens familiaux changent et se réarrangent. Comme pour Written on Skin, le décor fournit un environnement métaphysique, et les déplacements sont stylisés.

Vous êtes fan de Bach, vous avez déjà mis en scène sa Passion selon saint Matthieu à Glyndebourne…

Mon père écoutait beaucoup de musique baroque, Bach en particulier. Ma chambre d'enfant était située au-dessus du salon où était la chaîne hifi, ce qui fait que je m'endormais souvent au rythme des compositions de Bach. On mettait toujours les concertos brandebourgeois dans la voiture lors des longs trajets qui me ramenaient en pension. Je me rappelle aussi quand on a acheté le disque des Préludes et Fugues par Glenn Gould, et que mon père était tout excité en remarquant les bruits que Gould faisait en jouant… Aujourd'hui encore, c'est le compositeur que j'écoute le plus, et je le joue régulièrement au piano, comme je peux. Sa musique me procure l'équilibre, l'optimisme, l'acuité dont j'ai besoin. Et si je suis triste, elle semble être la forme la plus appropriée pour ce que je ressens. Ce qui est remarquable, c'est que beaucoup de non-croyants trouvent un apaisement à écouter Bach. D'une certaine façon