Né en 1977 à Grenade, Pablo Heras-Casado a commencé par chanter dès la crèche. Le solfège et le piano sont venus plus tard, à l'âge de 8 ans. Il a continué à vocaliser dans des chorales, tout en étant attiré par la géologie, la médecine, et le pilotage aéronautique. Grâce à la lecture du livre de Hermann Scherchen sur la direction d'orchestre, il a fini par découvrir sa vocation. Il s'est d'abord consacré à la musique de la Renaissance puis au baroque, ses débuts furent discrets, son développement naturel. Puis il a récemment explosé, et on peut l'entendre désormais aussi bien au Philharmonique de Berlin qu'au MET de New York, où il a récemment dirigé Rigoletto…
C’est votre première Flûte enchantée, donc en tant que spécialiste de musique baroque et ancienne, on est en droit d’attendre une lecture musicologiquement informée…
On va voir, on va voir…
Soyons précis, quelle valeur à la noire pour l’ouverture du deuxième acte et pour les airs de Sarastro ?
Je ne décide pas les tempos à l'avance, je fais en fonction du projet scénique, des chanteurs. Je n'ai pas encore répété les deux airs de Sarastro ni de la Reine de la nuit, je sais juste que ce sont des jeunes extraordinaires, pas des stars, ce qui est bien pour la Flûte enchantée… Je crois en tout état de cause, et cela vaut pour Mozart mais aussi pour Wozzeck ou la Traviata, qu'il est bon de connaître les traditions comme les dernières découvertes de la musicologie mais que ce n'est pas une religion, il faut inventer en collaboration avec l'orchestre, les chanteurs et le metteur en scène dans l'instant. Il ne faut pas chercher à imposer quoi que ce soit a priori mais voir ce qui fonctionne et ce qui fait sens pour les musiciens. Donc je dirige lentement qua