Début juin aux Wiener Festwochen, plus important festival de musique, de théâtre et de cinéma de la capitale autrichienne : Matthias Goerne répète le Voyage d'hiver, de Schubert sous la direction scénique du plasticien sud-africain William Kentridge. Ce spectacle, coproduit par le festival d'Aix-en-Provence, le Holland Festival, le KunstFestSpiele Herrenhausen/Niedersächsische Musiktage de Hanovre, les Théâtres de la Ville de Luxembourg, l'Opéra de Lille, et le Lincoln Center de New York, est très attendu, en raison de la personnalité de son interprète. Tous ceux qui ont entendu Matthias Goerne chanter, notamment à Pleyel, les lieder de Schubert, et ses trois grands cycles (Winterreise, Die schöne Mullerin et Schwanengesang) ont pu constater qu'il n'avait pas de rival dans ce répertoire. A la fois expressionniste et intériorisée, crue et raffinée, sa façon d'incarner les personnages sans recourir au moindre effet est d'une intégrité artistique sans équivalent aujourd'hui. A l'heure où les major companies tentent de fabriquer de nouvelles stars à coups de CD racoleurs et vulgaires, Matthias Goerne s'est attelé à offrir, avec le concours d'Harmonia Mundi, rien moins que la plus belle et exigeante collection d'enregistrements de lieder de Schubert de l'histoire du disque. Cette édition, qui n'est évidemment pas intégrale, compte tenu du fait que Schubert a composé plus de 600 lieder, s'achèvera à l'automne avec une nouvelle gravure d
Interview
Matthias Goerne : «Kentridge a une lecture éminemment politique»
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Matthias Goerne, dans le «Winterreise» mis en scène par Kentridge- ici début juin au Wiener Festwochen-, n'a pas de rival dans le répertoire des Lieder de Schubert. (Photo Lukas Beck)
par Eric Dahan
publié le 19 juin 2014 à 18h06
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