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Simon McBurney, l’invitation au récit

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Le metteur en scène de «la Flûte enchantée» concilie vision artisanale et énergie à tiroirs.
«La Flûte enchantée» de Simon McBurney. (Photo Clarchen & Matthias Baus)
publié le 19 juin 2014 à 18h06

AAvignon il y a deux ans, il présentait dans la cour d'honneur une adaptation du Maître et Marguerite de Boulgakov. Un spectacle aussi réussi que malin. Simon McBurney a le chic pour raconter des histoires qui tiennent le public en haleine et pour enchaîner les images selon une technique qui doit plus à la bande dessinée - version ligne claire - qu'à la peinture. Adepte d'un théâtre artisanal, des chaises et une table peuvent lui suffire à créer une ville ou une forêt, la sophistication étant alors dans tout le reste - éclairages, costumes, bande-son, utilisation d'images vidéo.

«Muscle». C'est à Paris dans les années 80 que le jeune Simon, anglo-irlandais fils d'un archéologue américain enseignant à Cambridge, s'est formé au théâtre. «Je suis parti pour fuir l'Angleterre, racontait-il à la veille du festival d'Avignon 2012 (lire Libération du 6 juillet 2012 ). C'était l'époque de Thatcher et des Sex Pistols, j'avais les cheveux roses. Paris m'a permis de voir mon pays de loin, de faire l'expérience de l'exil, de la réécriture du rêve.» Il suit les cours de l'école de Jacques Lecoq, pépinière de talents venus du monde entier.

D'Ariane Mnouchkine à William Kentridge en passant par Luc Bondy ou Yasmina Reza, la liste des anciens élèves est aussi impressionnante qu'esthétiquement variée. Auprès de