Figure de la troupe de Jean-François Sivadier et du théâtre public, Nicolas Bouchaud a joué Galilée, Danton et, plus récemment, Alceste dans le Misanthrope. Seul en scène, il a aussi repris à son compte les mots de Serge Daney (la Loi du marcheur) et ceux de John Berger (Un métier idéal). Il est également un membre actif de la Coordination des intermittents et précaires d'Ile-de-France et est intervenu à ce titre le 2 juin lors de la dernière cérémonie des molières, où il était nominé au titre de meilleur acteur. Son intervention, qui décernait le «molière de la trahison» à François Rebsamen, ministre du Travail, n'était pas passée inaperçue. Au Printemps des comédiens de Montpellier, où il devait jouer deux spectacles - le Misanthrope et Un métier idéal -, il a fait grève avec conviction. Pour Libération, il revient sur la chronologie et le sens de ces derniers mois de combat.
Le feu au lac
«Nous étions en tournée avec le Misanthrope depuis février. Dès le début, nous écrivons un texte que nous lisons à la fin de chaque représentation. Pour dire : attention, danger, il y a le feu au lac. Et nous sommes en liaison permanente avec la coordination. Juste après la signature de l'accord, le 22 mars, il y a un petit moment de flottement. On entend d'abord partout : les annexes 8 et 10 [régissant le cas particulier de l'indemnisation des ouvriers et techniciens du spectacle et des artistes, ndlr] sont sauvées. Alors