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Marie-José Malis: «Comment rester fidèle à l’idée de la révolution ?»

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La directrice du théâtre d’Aubervilliers actualise le message politique de Hölderlin.
Marie-José Malis lors d'une répétition d'«Hypérion», à Aubervilliers. (Photo Julien Pebrel. Myop)
publié le 3 juillet 2014 à 22h26

Directrice depuis janvier du théâtre de la commune d'Aubervilliers, Marie-José Malis travaille depuis plusieurs mois à la création d'Hypérion, son nouveau spectacle, programmé à Avignon. Le 18 juin, elle a publié sur le site de son théâtre un communiqué de soutien aux intermittents aux accents enflammés : «Un accord qui aggrave le sol pourri de l'accord de 2003 menace d'être agréé par le gouvernement. Et tout le monde sait que c'est lamentable, et aussi, tout simplement, bête. […] Nous irons à la grève, à la rage, nous verrons les plus petits qui n'ont rien à perdre se sacrifier parce que c'est encore au moins un acte.»

Marie-José Malis n'est pourtant pas candidate au rôle de pasionaria. Quelques jours après la publication de ce texte, largement repris et commenté, elle s'excusait presque d'avoir autant fait parler d'elle. «Je ne pensais pas du tout que cela serait aussi largement diffusé.» Et bien qu'engagée dans le mouvement, elle l'était tout autant dans son travail en cours sur le texte de Hölderlin. Cela tombe bien, Hypérion parle de l'engagement, du choix des armes, du risque de l'échec, des rapports entre art et révolution…

Vous arrivez à travailler ?

La concentration des répétitions n'est pas entamée. Comme toujours dans ces cas-là, les textes prennent une résonance plus forte. Hypérion est un texte éminemment politique qui pose la question du rapport à l'Etat. Comment renouer avec une capacité affirmative sans s'en remettre entièrement à la figure de