Le mouvement des intermittents cristallise depuis des années des passions déraisonnables. L’acharnement avec lequel les intermittents sont jetés en pâture au reste de la population donne à voir la méthode par laquelle les libéraux mènent leur offensive.
Il s’agit sommairement d’opposer les intermittents au reste de la population en tendant à inscrire dans l’esprit du grand public un certain nombre de contre vérités, soi-disant frappées au coin du bon sens, qui constituent en réalité une mise en récit très idéologique et une reconstruction de la réalité confinant le plus souvent au mensonge.
Au final, la manière dont un certain nombre de politiques ou de commentateurs reprennent à leur compte ces analyses sommaires est l’une des matérialisations les plus concrètes de la progression de la doxa libérale dans les esprits. C’est à la serpe que la bataille culturelle chère à Gramsci doit être ici menée tant la violence symbolique des mensonges qui s’abattent en averse sur les intermittents est conséquente.
Les intermittents seraient des improductifs
La présentation univoque des enjeux financiers de l’intermittence sous l’angle des déficits est telle qu’on en oublie une vérité première : les industries de la culture, qui n’existeraient pas sans les intermittents sont largement bénéficiaires. Elles participent de la prospérité du pays, constituent 1,3 % de la richesse nationale, et représentent un facteur d’attractivité évident de notre vieille nation. Les chiffres sont parlants. Les activités culturelles ayant recours aux inter