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Jean Varela, cinquante nuances de grève

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La lutte des intermittentsdossier
Le directeur du Printemps des comédiens raconte comment son festival n’a pas eu lieu.
Jean Varela dans le parc du Domaine d'O, à Montpellier. (Photo Nanda Gonzague. Transit)
publié le 3 juillet 2014 à 18h36

On prend la ligne 1 du tramway, direction Mosson, arrêt Malbosc : d'un côté, un pôle de commerces, de l'autre, le Domaine d'O. Par l'entrée nord, on pénètre dans le théâtre du Printemps des comédiens, ouvert en permanence pour cause de grève, reconduite tous les jours du 3 au 29 juin. «Grève ou crève», est-il écrit sur une banderole. Premier en date des grands festivals d'été, le Printemps des comédiens de Montpellier a été le pionnier de la mobilisation contre la convention Unédic, mais aussi du questionnement sur les modes d'action.

Rancœurs. Une volonté de son directeur, Jean Varela, qui dirige aussi le théâtre de Bayssan à Béziers ? Oui, car il a anticipé le mouvement, lui-même longtemps intermittent et gréviste en 2003. Non, car il a maintenu jusqu'au dernier jour la manifestation, non-gréviste et touchant son salaire de directeur au travail.

La rumeur le disait fatigué, au bout du rouleau. Certes, quelques cernes laissaient supposer lors de cet entretien, le 26 juin, des heures de sommeil à rattraper, mais l'homme est bien dans ses bottes, avec une équipe à l'aise, malgré la complexité d'une situation douloureuse pour tous les acteurs du festival. Dès le mois d'avril, il a prévenu ses partenaires : «La grève passera par le Printemps.» Les réunions au Théâtre des 13 vents, la polémique autour du musée Soulages à Rodez, quelques coups de matraque lors de l'occupation de l'opéra de Montpellier : il était certain que la