Avis d'orages sur Avignon. 11 heures, vendredi matin : sous un ciel plombé, à l'Espace Pasteur, immense cour d'école à l'ancienne ombragée de platanes et nouveau lieu d'accueil du festival in, Olivier Py, le directeur, prend le micro devant un public clairsemé : «C'est avec regret que je vous annonce que les deux représentations prévues sont en grève et n'auront pas lieu ce soir.»
Comme on s’y attendait, l’appel à la grève, lancé par la CGT spectacle et les coordinations d’intermittents empêche l’ouverture normale du Festival. La semaine dernière, le personnel et les équipes artistiques déjà sur place s’étaient prononcés à plus de 80% pour la tenue du Festival. Mais avaient réservé leur position quant à la participation à la grève de vendredi.
«Espoir». Jeudi soir, la consultation organisée à ce sujet par le «collectif du in» a donné une claire majorité pour la grève : 204 pour, 144 contre, soit plus de 58% de grévistes. Après consultation vendredi matin auprès des équipes des deux spectacles concernés (le Prince de Hombourg dans la Cour d'honneur et Coup fatal dans la cour du lycée Saint-Joseph), Olivier Py n'avait pas d'autre option que de suspendre les deux représentations : dans les deux cas, les techniciens étaient largement favorables à la grève. Mais le directeur a également réaffirmé sa détermination : «Je n'annulerai pas le Festival. Même s'il y a grève ce soir, le Festival est commencé.» Avant