Alors que le «Dôme d'acier», système défensif, intercepte des missiles lancés par le Hamas vers Israël (lire pages 2-5), alors même qu'un raid aérien contre le Hamas a provoqué la mort de plusieurs enfants, un homme seul et fragile, uniquement protégé par la scène - «un lieu sûr» -, donne un spectacle tout à fait dérangeant. Il est israélien. Né en 1979 en Biélorussie, le danseur et chorégraphe Arkadi Zaides s'est installé à Tel-Aviv en 1990, avant d'intégrer la Batsheva Dance Company, leader de toutes les compagnies de danse du pays. Aujourd'hui, il est loin du grand spectacle, et fait de la scène un espace de retranchement et de réflexion. Son spectacle, Archive, donné à la Chartreuse avant des représentations en Israël en septembre, ne laisse personne indifférent. Certains y voient de l'opportunisme, d'autres, surtout les jeunes spectateurs, restent sans voix, d'autres encore pensent que l'on n'est plus dans l'artistique qui, déjà en soi, est politique. Nous, nous essayons d'incorporer à la manière du chorégraphe lui-même des gestes qui nous sont étrangers, et qui, pourtant, sommeillent en nous ; des gestes de haine qui chassent l'autre. Seul en scène, Arkadi Zaides s'interpose entre des images et le public. Ces images sont tirées d'une banque de données visuelles (4 500 heures de vidéo) archivées depuis 2007 par l'association israélienne pour les droits de l'homme dans les territoires occupés, B'Tselem, qui a confié des caméras à des Palestinie
Avignon
Arkadi Zaides: «Le corps peut-il offrir une autre vision ?»
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Zaides donne corps à la guerre en espérant encourager les remises en question. (Photo Christophe Raynaud de Lage)
publié le 10 juillet 2014 à 19h46
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