Ala fin du débat, tandis qu'un mistral de moins en moins intermittent renverse les panonceaux, un homme prend le micro : «En face de nous, on a des gens qui ne veulent pas du progrès social. Ils le refusent, ils le récusent. Nous avons travaillé sur ce dossier comme des mammouths : leurs arguments sont des petits pois. Mais on est une société immature, qui exige des rapports de force débiles. Nous sommes donc obligés d'en passer par là.» C'est un intermittent. Il parle avant tout du Medef. Mais, comme les autres, il s'adresse d'abord au social-traître du jour, au menchevik syndical ne cessant de prêcher dans le vide, avec embarras, comme on fuit, la «démocratie sociale» : Christophe Pauly, secrétaire général de la CFDT-Médias. Il n'est pas facile de vanter le dialogue face à des gens qui considèrent qu'il n'a jamais eu lieu. La tâche est d'autant plus ardue que Pauly n'est ni bon rhétoricien, ni précis sur le dossier. Ceux qui lui font face ont, eux, la compétence armée des lutteurs et des survivants. Rien de tel que les paysans et les gens de province, disait Balzac, pour étudier et connaître leurs problèmes à fond. Il aurait pu leur ajouter les intermittents.
«Risible». Samedi midi, au site Louis-Pasteur de l'université d'Avignon. Libération est parvenu à mettre autour de la table, le temps d'un débat, le représentant de cette CFDT qui a signé avec le Medef l'accord interprofessionnel du 22 mars sur l'assurance chômage