En plus d'être un des auteurs majeurs de la littérature brésilienne du XXe siècle, Ariano Suassuna, mort mercredi à 87 ans, était une figure. Au théâtre, ce défenseur et spécialiste de la culture du Nordeste a acquis la célébrité en 1955 avec Jeu de la Miséricordieuse, après s'être occupé, dès 1948, d'un théâtre d'étudiants et, plus tard, du Théâtre populaire du Nordeste. Romancier, il a publié en 1971 la Pierre du royaume, une «épopée carabinée» dont avait été traduite en français en 1998 (chez Métailié) une «Version pour Européens et Brésiliens de bon sens», trois fois plus courte que l'originale (mais de 300 bonnes pages quand même).
Il est aussi célèbre pour sa poésie, mais Ariano Suassuna se flattait d'être encore musicien, peintre, sculpteur et graveur. «Quand j'étais jeune, il a bien fallu me fixer sur quelque chose, et ç'a été la littérature. Mais je n'ai rien abandonné», disait-il à Libération en 1998. Il est né en 1927, dans l'Etat de Paraíba, dans lequel son père, gouverneur, fut assassiné, puis vécut, de 1942 à sa mort, à Recife, dans l'Etat de Pernambouc. Il y fut secrétaire d'Etat à la Culture et des groupes de hard rock l'avaient choisi comme parrain parce qu'il les avait soutenus, avec des deniers publics, dès lors qu'ils mêlaient au rock la culture traditionnelle pernamboucaine.
Car ce à