Nous sommes le collectif des salariés du Festival in d'Avignon. Nous sommes artistes, techniciens, chargés de production, de communication, de billetterie, secrétaires, ouvreurs, nous sommes en CDD, en CDI, intermittents, intérimaires, vacataires et nous sommes donc représentatifs, à tous ces titres, d'une grande partie des travailleurs français. Nous vous écrivons cette lettre, aujourd'hui, car vous et votre gouvernement nous mettez à l'agonie. Le 14 janvier 2014, vous avez déclaré : «Ce n'est pas à un moment de chômage élevé qu'il faut réduire les droits des chômeurs.» Une phrase parmi tant d'autres, une promesse de plus qui nous a fait croire que le respect de la personne et des droits sociaux fondamentaux faisait encore partie de vos priorités. Malheureusement, votre gouvernement a agréé, le 26 juin, une réforme de l'assurance chômage proposée par des partenaires sociaux non représentatifs et n'ayant pas pour volonté de maintenir et de renforcer la solidarité interprofessionnelle.
Cette réforme, malgré les maigres propositions que vous nous avez faites dans l’espoir de nous contenter, n’est rien de plus qu’un cadeau fait au Medef, qui a obtenu un peu plus de liberté pour que les grandes entreprises s’enrichissent davantage pendant que les travailleurs peinent à vivre décemment et perdent les droits qui permettent à l’être humain de conserver sa dignité. Nous vous parlons des 6 chômeurs sur 10 qui ne sont pas indemnisés. Nous vous parlons d’amoureux de la culture