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Compte à rebours pour le Collège de philo

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Budget. Privé de sa dotation, le célèbre lieu parisien risque de fermer dans une vingtaine de jours.
Jacques Derrida en 2003 au Collège international de philosophie à Paris. (Photo François Guillot. AFP)
publié le 21 octobre 2014 à 18h16

Al'heure où l'on célèbre le 10e anniversaire de la mort Jacques Derrida, qui en fut l'un des fondateurs, avec François Châtelet, Dominique Lecourt et Jean-Pierre Faye, l'annonce de la possible disparition du Collège international de philosophie (1) apparaît particulièrement funeste.

Voulue en 1983 par les principaux philosophes français, soutenue par l’Etat (en la personne de François Mitterrand et de l’alors ministre de la Recherche et de la Technologie, Jean-Pierre Chevènement), l’institution, unique en son genre, fondée sur le bénévolat de ses 50 directeurs de programme de toutes nationalités, s’est imposée en quelques décennies comme un veritable foyer de rayonnement non seulement de la pensée philosophique mais de toutes les sciences humaines, sociales et politiques.

Altérité. En permettant des connexions inédites entre l'enseignement secondaire et l'enseignement supérieur - nombre de professeurs de terminales et de classe préparatoire ont été invités à faire part de leurs travaux -, elle a organisé des centaines de cours, de séminaires, de colloques, de conférences, toujours ouverts et gratuits, donné à tous les auditeurs la possibilité de mieux comprendre, par des outils-concepts nouveaux, le sens de problématiques relatives aussi bien à l'éthique qu'au genre, l'épistémologie du numérique, la question des langues et de la traduction, la violence, l'égalité, l'altérité, les «frontières de l'humain», la mondialisation, le p