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Halloween

Le bouffon diabolique, figure classique

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Le cinéma puis les séries télé ont souvent exploité ce personnage malaisant et torturé.
Un clown, la nuit d'Halloween, le 31 octobre 2012 à Mexico (Photo Ronaldo Schemidt. AFP)
publié le 30 octobre 2014 à 20h56

Si le phénomène des clowns agressifs n'est pas de nature à rassurer les foules, il ne faudrait quand même pas tout à fait tomber des nues à propos de la vivacité de cette figure maléfique qui fait partie, depuis très longtemps, du paysage culturel mondial. Le clown du mal, evil clown en anglais, est un classique, une vieille histoire déclinée sur tous les tons, suscitant angoisse et incompréhension. Car, après tout, quel sombre dessein peut conduire des hommes (comme par hasard, il y a très peu de femmes clowns) à endosser ces vêtements grotesques, à peindre ces maquillages outranciers sinon pour dissimuler une monstruosité ?

Cette dualité du personnage a été abordée très tôt au cinéma, depuis les grandes heures du muet, avec notamment le célèbre Homme qui rit, de Paul Leni (1928), d'après Victor Hugo, dans lequel Conrad Veigt faisait une exemplaire interprétation, le visage figé dans un sourire perpétuel formé par une cicatrice obscène lui barrant le visage. Pour ceux qui douteraient de la postérité du personnage, qu'ils revoient une des apparitions récentes du Joker dans les divers Batman, dont celui de Christopher Nolan, The Dark Knight, avec Heath Ledger dans son ultime rôle. Ça devrait leur dire quelque chose.

«Rigoletto». Dans un genre moins horrifique, mais plus vicelard, le prodigieux Lon Chaney dans Laugh, Clown, Laugh (Ris donc, Paillasse, en français, 1928) de Herbert Brenon,