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Koons, dollars et du cochon

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Le centre Pompidou accueille la rétrospective gonflée du milliardaire américain. Visite guidée, repue et affamée.
Antiquity 3, (2009-2011), de Jeff Koons. (Photo Tom Powel Imaging Collection particulière, Courtesy Fundación Almine y Bernard Ruiz-Picasso )
publié le 25 novembre 2014 à 19h36

Le premier analphabète venu connaît Jeff Koons - sinon son nom, du moins son œuvre. L’Américain, né en 1955 en Pennsylvanie, réussit l’exploit d’être à la fois l’artiste préféré des milliardaires et de tous les gens fauchés qui achètent des anthologies Taschen à 9,99 euros. De toute façon, les ballons de basket comme l’électroménager ne sont pas réservés à une catégorie particulière de la population mondiale.

Evidemment, à Beaubourg, au milieu des aspirateurs exposés à l'occasion de la rétrospective Jeff Koons, la première en Europe, on ne se sent pas comme chez Darty. D'une part, on ne peut les acheter et ensuite, personne, dans les cimaises du musée, n'est là pour vous les garantir pièces et main-d'œuvre, ni détailler le service après vente. Surtout, ces pauvres aspirateurs qui pâtissent d'habitude d'écrasement (dans un magasin ou un cagibi) ne souffrent là d'aucune promiscuité. Silencieux et inefficaces, ils vous accueillent dans la première salle de l'expo (conçue en partenariat avec le Whitney Museum de New York) et dont le commissariat a été assuré par Bernard Blistène, à qui l'artiste dit, dans un entretien du catalogue : «Tout ce qui existe dans l'univers est là. Tout ce qui vous intéresse est là. Si vous vous concentrez sur vos centres d'intérêt, tout se présentera de soi-même, de plus en plus proche. Vous vous rendrez compte que tout est disponible.»

Singe. Disponible, cette expo l'est-elle concrètement, alors qu'elle pr