D’où vient ce mépris persistant, cette méconnaissance, cette inculture quand on aborde ces rivages littéraires ? Nous faudrait-il, devenus adultes, absolument brûler ce que nous adorions enfants ? Ou bien cette morgue ne serait-elle que posture, crainte, en valorisant une littérature de l’imaginaire, de l’évasion et du rêve, de passer pour un imbécile. Nous assumons volontiers de passer pour tels.
Lundi , au Centre national du livre, nous organisions une rencontre avec des auteurs de littérature jeunesse, des journalistes, des spécialistes. Il s'agissait de poser les prémices d'un club de réflexion autour du livre jeunesse qui permettrait de penser ses évolutions et les enjeux numériques, et de résister à ce procès permanent et dangereux que certains lui intentent, parfois au nom de la morale. Une morale qui, jamais, n'a rien eu à voir avec l'art. Une morale portée par des censeurs de tout poil qui s'élèvent contre des livres qu'ils n'ont, le plus souvent, pas lus.
Alors que s’ouvre le Salon du livre de jeunesse à Montreuil, ce travail collectif est nécessaire : il est temps d’affirmer le rôle essentiel que joue la littérature jeunesse dans la vie des enfants et dans la formation des citoyens qu’ils deviendront.
Ce que nous revendiquons, c'est la reconnaissance de ce rôle, c'est le fait d'employer les mots «talent» et «génie» quand on parle d'œuvres majeures de la littérature mondiale qui se trouvent avoir été écrites pour la jeunesse. Ce que nous demandons, c