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theâtre

Brett Bailey, metteur en scène de «l’altérité»

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Toute la carrière du Sud-Africain est marquée par l’histoire coloniale.
«Exhibit B» dans l'église des Célestins, au festival d'Avignon, en 2013. (Photo Victor Tonelli/ArtComArt)
publié le 1er décembre 2014 à 22h06

Brett Bailey avait 23 ans quand Nelson Mandela est sorti de prison, en février 1990. Comme beaucoup de jeunes Blancs de sa génération, il n'a vécu l'apartheid que de loin, mais il reste marqué par l'histoire coloniale et post-coloniale de son continent. Une histoire autour de laquelle il a construit tout son travail de metteur en scène, de dramaturge et de plasticien, à la tête de sa compagnie, Third World Bun Fight («la fête et la bagarre du tiers-monde»), basée au Cap. Son obsession : «Les chambres sombres de notre imaginaire collectif, hantées par de fausses représentations silencieuses et des configurations tordues de l'altérité», écrit-il.

Acéré. Après ses études des arts de la performance à l'académie DasArts, à Amsterdam, il s'est fait remarquer chez lui pour ses pièces iconoclastes, centrées sur la provocation et l'interaction avec le public. Parmi elles, Ipi Zombi, produite en 1998 au Cap et à Harare (Zimbabwe), basée sur un fait divers : une chasse aux sorcières qui a mené en 1996 à l'assassinat de douze femmes en Afrique du Sud, accusées d'être responsables d'un accident de voiture qui a causé la mort de douze garçons. Une œuvre saluée par le romancier Zakes Mda, un Sud-Africain noir, comme «un travail de génie».

Reconnu et ovationné à l'international, cet artiste de 47 ans, barbe taillée en pointe et regard acéré derrière ses verres fumés, a été le commissaire du festival Infecting the City, au Cap, d