La Centrale de lecture publique, des théâtres bien établis comme celui de l’Institut français ou du Goethe Institut, mais aussi la prison centrale et le centre des handicapés : tous ces espaces de Yaoundé sont devenus fin novembre des plateaux pour la danse. La septième édition du festival Abok i Ngoma («danse et percussion»), soutenu par le ministère des Arts et de la Culture du Cameroun et l’Institut français - dans le cadre de la manifestation triennale Danse l’Afrique danse ! et de sa plateforme de découverte et d’accompagnement de nouveaux chorégraphes -, a permis de recenser une foultitude de gestes.
Les 32 compagnies venues de 14 pays africains, dans un programme qui mêlait confusément pièces achevées et pièces en cours, ont répondu plutôt librement à cette question qui semble hanter bien inutilement les débats professionnels : y a-t-il une danse contemporaine en Afrique ? Les réponses sont multiples, car les artistes espérent tout autant tourner en Occident et obtenir des aides en résidences et en subsides des programmateurs étrangers que s’inscrire dans le réseau africain, qui devient un sérieux appui.
Tout ce qui secoue la société a traversé le festival. Le groupe traditionnel Otité Art s'empare, sans avoir l'air d'y toucher, de la question du genre, dans le look certes plus que dans la danse, mais s'afficher gay dans un pays homophobe est déjà remarquable. La question du couple mixte, où la femme est inférieurisée par les sacro-saints us et coutumes, est traitée en