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Nicolas Offenstadt, la mémoire dans la peau

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Spécialiste de la guerre 1914-1918, cet historien revendique une identité française mouvante et souhaite des débats citoyens.
Nicolas Offenstadt. (Photo Léa Crespi)
publié le 21 décembre 2014 à 17h26

Canada, Chine, Portugal, Italie, Allemagne… ce n’est pas la tournée d’une star internationale, mais les voyages d’un historien, spécialiste de la Première Guerre mondiale en cette année de commémorations de la Grande Guerre. Nicolas Offenstadt, 47 ans, maître de conférences à l’université Paris-I, arpente colloques, expositions et manifestations depuis le début de 2014. Boulimique de travail, obsessionnel, monomaniaque, l’historien à lunettes et au sourire malicieux a la mémoire dans la peau. Le hardi est de toutes les batailles et sur tous les fronts.

Le Front populaire. L'universitaire défend la position d'un «historien dans la cité» et prône une histoire «hors les murs» s'appuyant sur les lieux et à destination de tous les publics. Près de l'église Saint-Eustache, on a droit à une démonstration : «Nous sommes au cœur du Paris médiéval, ça ne se voit pas, mais les lieux sont encore habités. On peut, ici, reconstituer le Paris des Armagnacs et Bourguignons au XVe siècle.» Le centenaire de la Grande Guerre est pour lui l'occasion de répondre à une demande sociale forte, surtout pour cette période de l'histoire dont les Français sont friands. «Les historiens doivent investir l'espace public, mais à condition d'abaisser la chaire et d'avoir un peu de modestie dans la parole.» Abaisser la chaire d'accord, mais il tient tout de même à faire valoir son statut d'intellectuel «spécifique»,