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Libération

Sienne 1400

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A Bruxelles, le palais Bozar présente une soixantaine de peintures siennoises, saintes et dorées, où le diable a ce qu'il mérite.
(Duccio et atelier (Maître de la Maestà Gondi) La Vierge à l’Enfant en majesté et Scènes de la vie de)
publié le 21 décembre 2014 à 11h21
(mis à jour le 22 décembre 2014 à 9h11)

C'est avant tout une exposition d'histoire de l'art, sur un tournant pictural occidental essentiel aux XIVe et XVe siècles. Le guide du visiteur, à télécharger gratuitement sur le site du palais Bozar, en donne un avant-goût technique. Les artistes siennois, y explique-t-on, se détachent progressivement «de la tradition byzantine, faite de personnages divins idéalisés et statiques, peints pour l'éternité, au profit d'un langage pictural plus narratif. Désormais, les personnages s'humanisent peu à peu, manifestent leurs sentiments, portent vêtements et bijoux contemporains.»

Les artistes sont à cette époque encore des artisans, rappelle le co-commissaire Mario Scalini dans le catalogue, «créateurs d'objets quotidiens», ornant meubles, écus, bannières, casques, etc. On ne trouve aucun de ces objets ici, cependant. Seulement des peintures pieuses, présentées dans une semi-obscurité propice à l'émerveillement. Même si la figuration entre dans une forme de narration, elle reste dans la sphère du «même», de la rhétorique répétée : l'exposition examine donc les traitements des thèmes des vies de la Vierge, du Christ, de saint François, etc., à travers une soixantaine d'œuvres, pour la plupart issues de la Pinacothèque nationale de Sienne.

Le visiteur peut étudier l’évolution de ces motifs dans leur ensemble mais, étant donnée la récurrence, une visite par la v