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Libération
Théâtre

«Viejo solo y puto», potion maussade

(Phtoo Bellamy)
publié le 19 janvier 2015 à 19h16

On pourrait appeler ça une pièce d'atmosphère. Nous sommes à Buenos Aires dans l'arrière-boutique d'une pharmacie. Ambiance moite et étouffante. Les corps se cognent contre les rayonnages labyrinthiques où traînent les médicaments. Cinq types, dont deux travestis et un visiteur médical proxénète à ses heures, entament une soirée qui promet d'être chaude. Il est question d'aller danser au Magico, un club pas loin. On passe le temps entre piqûres d'hormones et tentatives de piocher dans le stock pour s'envoyer en l'air. On commande des pizzas. On ouvre des bières. En dépit de ces adjuvants, le spectacle ne décolle pas. Les interprètes n'y sont pour rien. Au contraire, ils sont formidables. Mais quelque chose manque à ce Viejo solo y puto («Vieux seul et pédé»). Question de cuisson, peut-être. L'eau chauffe doucement, sans arriver à ébullition. Et aussi une faiblesse du côté du texte. Reste une mélancolie tenace où se lit, entre économie parallèle et fins de mois difficiles, la détresse d'un pays en crise. Photo Bellamy

«Viejo solo y puto», de et par Sergio Boris (en espagnol surtitré). La Commune, Aubervilliers (93). Jusqu’au 29 janvier.