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Histoire

Erri De Luca en procès pour «sabotage»

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publié le 27 janvier 2015 à 19h26

L'écrivain italien Erri De Luca sera en procès mercredi à Turin (Italie) pour avoir employé le mot «sabotage» à l'encontre du projet de ligne à grande vitesse entre Lyon et Turin (TAV), dont le chantier est ouvert entre la France et l'Italie et qui, selon lui, devrait pourrir la santé des locaux à coups d'amiante. C'est la société franco-italienne LTF, en charge du projet, qui a porté plainte pour «instigation à la violence et à la délinquance». Ancien maçon, ex-dirigeant de Lotta continua, le militant de 64 ans revendique sa liberté d'expression au nom de «la parole contraire». Dans une interview au Huffington Post, en 2013, il avait en effet déclaré que vandalisme et sabotage «sont nécessaires pour faire comprendre que la TAV est une œuvre nocive et inutile». Mais comme il l'avait expliqué à  Libération en juin, «la magistrature de Turin choisit de ne retenir qu'une signification pour le mot sabotage : la détérioration matérielle. Or, ce mot a une signification plus large, plus politique. Par exemple, on peut dire que la grève des ouvriers dans une usine sabote la production. De même, quand une opposition parlementaire se manifeste pour bloquer un projet de loi, on peut dire qu'elle le sabote. Saboter a aussi le sens de "faire obstruction". Mais, c'est aussi refuser d'obéir à un ordre.»