Aujourd'hui âgées de 34 et 32 ans, Sierra et Bianca Casady en avaient dix de moins quand on est tombé en pâmoison devant leur folk fantasque (mâtiné par la suite de hip-hop et d'electro) miaulé sur fond de harpe, flûte ou guitare, depuis une chambre de bonne de la butte Montmartre (so cliché…). L'effet de surprise estompé, les Américaines de CocoRosie - copines de la chaussette humaine Devendra Banhart - sont quelque peu rentrées dans le rang, pouvant même un peu lasser au passage, non sans continuer à agréger un noyau respectable de thuriféraires à chacune de leurs apparitions.

A ne surtout pas confondre avec l'homonyme Isabelle, qui porte d'autant mieux son nom qu'elle gravite toujours durablement autour du territoire français, les sœurs Boulay restent, selon notre émissaire qui les avait débusquées in situ fin 2013, un des secrets les mieux gardés du Québec. Tombées dans la musique «dès l'âge de 6 ans», Stéphanie et Mélanie, natives de Gaspésie, défendent en français et en anglais une country pop qui en ferait de lointaines cousines putatives de Kate et Anna McGarrigle (stars des 70's) et leur a déjà valu plusieurs distinctions à domicile ces deux dernières années. Un premier album, le Poids des confettis, est également sorti en 2013. Manque juste, à ce jour, une bonne âme qui leur permettrait de voir du pays et, partant, de gagner des parts de marché à l'export.

La sensation fut belle lorsqu'on découvrit, par hasard, ces deux gamines sur une scène hollandaise en 2009. A l'époque, les Suédoises Klara et Johanna Söderberg - dont le père visionnaire avait lui-même fondé un groupe, Lolita Pop - affichaient respectivement 16 et 18 ans et défendaient avec talent «un genre de folk» qui suggérait Alela Diane, citait Bright Eyes et reprenait Fleat Foxes (Tiger Mountain Peasant Song). Depuis, les frangines ont réussi à se faire une petite place dans le circuit international sans, pour être franc, qu'aucun des trois disques qu'elles ont publiés ne parvienne à les hisser au premier plan.