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Musique

Eicher, roi des «automates» aux Bouffes du nord

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publié le 18 février 2015 à 19h36

Les presque deux heures de traversée auxquelles Stephan Eicher convie le public parisien, cette semaine aux Bouffes du Nord, sont un régal. «Sorte de one-man-show musical mis en scène dans une Wunderkammer», Stephan Eicher und die Automaten présente l'artiste juste entouré d'instruments produisant seuls - du moins en apparence - des boucles rythmiques et mélodiques. En sus de la guitare et du piano dont joue le Dorian Gray de l'Oberland bernois, c'est ainsi un singulier dispositif qui complète l'instrumentarium, tuyaux d'orgue, glockenspiel ou Tesla coil s'animant selon le bon vouloir du chef d'orchestre virtuel. Curieusement, au demeurant, l'atmosphère - qu'on aurait pu craindre figée - se révèle à l'inverse chaleureuse et détendue grâce à l'hôte qui coordonne le tout avec doigté. Loquace, Eicher ménage de la sorte ses effets, racontant avec drôlerie le 4-pistes de sa chambre d'enfant, son compagnonnage au long cours avec l'écrivain Philippe Djian ou un apprentissage aussi tardif que retors du piano. Quant à la partie chantée, elle ravit l'auditoire, couvrant trente ans de carrière, des Filles du Limmatquai nimbées d'autodérision à trois titres inédits (Prisonnière, Doux Dos, Si tu veux que je chante) encadrant l'enfilade revisitée des tubes qui ont jadis forgé sa popularité (Déjeuner en paix, Pas d'ami, Rivière…).

Photo Jacques Demarthon. AFP