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Libération

L'exposition Femina finalement visible en ligne

L'exposition autocensurée qui fit polémique en février dernier est désormais visible sur Internet.
Capture d'écran de l'exposition virtuelle Femina. (DR)
publié le 19 mars 2015 à 18h26
(mis à jour le 19 mars 2015 à 18h32)

Après bien des péripéties, l'exposition Femina, inaugurée en janvier puis décrochée en février, a finalement trouvé refuge sur Internet. On y retrouve les dix-huit femmes artistes qui avaient été exposées à Clichy, d'Orlan à Nina Childress. Reste que la très décriée oeuvre Silence, de Zoulika Bouabdellah, qui représentait des escarpins sur un tapis de prière, est toujours absente de l'exposition : elle a été remplacée par Dansons, une installation vidéo dans laquelle l'artiste fait la danse du ventre sur l'air de La Marseillaise. Pour Christine Ollier, l'une des commissaires, il est toutefois important «que cette exposition, qui a défrayé la chronique pour des raisons politiques, ait une existence propre".

Mise en ligne depuis le début du mois de mars, elle est l'oeuvre de l'agence digitale Sisso (qui a également réalisé les visites virtuelles du Château de Versailles).

Rappel des faits : dans le sillage des attentats de janvier était inaugurée au centre d'art contemporain de Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine) l'exposition "Femina ou la réappropriation des modèles". A la suite des mises en garde de la Fédération des associations musulmanes de la ville, craignant des incidents, la plasticienne franco-algérienne Zoulikha Bouabdellah retirait son œuvre Silence, représentant 28 escarpins dorés sur 28 tapis de prière. «Elle a été montrée partout dans le monde, de Madrid au Moyen-Orient et c'est bien la première fois qu'elle est instrumentalisée de cette manière, rappelle à Libération Christine Ollier. Rappelons que par solidarité, les autres artistes exposés au Pavillon Vendôme avaient décidé de retirer leurs oeuvres. Dans un communiqué, deux des commissaires d'exposition avaient également dénoncé l'inertie du maire (PS) de la commune, Gilles Catoire, lequel s'était défaussé sur son adjoint à la culture.