Avec la mort, le 18 avril 2014, du trompettiste Guy «Bix» Bickel, la possibilité d'une éventuelle reformation de Kat Onoma est plus que jamais inconcevable. Le groupe, en sommeil depuis 2002 après une vingtaine d'années de service, appartient désormais à l'histoire. Ce dont prennent acte à leur façon Rodolphe Burger (photo, en 2004) et Philippe Poirier, membres fondateurs de cette formation qui occupa une place à part dans le paysage du rock français, en sortant un album de reprises intitulé Play Kat Onoma.
Après avoir navigué chacun de leur côté, les deux hommes se sont retrouvés il y a quelques mois lors d'un hommage à Jack Spicer, poète américain dont les textes ont régulièrement été mis en musique par le groupe qui lui consacra même un disque entier avec Billy the Kid, en 1993. La syntaxe disloquée de Spicer, sa diction particulière fixée sur des bandes magnétiques préoccupent depuis longtemps Rodolphe Burger au point d'intégrer ces traces sonores dans ses propres enregistrements. Play Kat Onoma superpose ainsi le parlé-chanté de Burger à la voix de Spicer, dialoguant en quelque sorte dans une ambiance de clair-obscur avec l'ombre du poète. En attendant une réédition vinyle à venir de l'album Billy the Kid, Rodolphe Burger et Philippe Poirier jouent le temps d'un rare concert un florilège de leur répertoire, revenant avec un plaisir évident sur des compositions du groupe dont ils livrent de nouvelles versions. Une manière de dire que, d'une façon ou d'une autre, l'histoire continue.